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J’aime nos manifs

jeudi 10 février 2005

C’est un moment de liberté : On est ensemble, on se montre, on est fiers.

On dégage une énergie, une force, on sent la détermination. Il faut nous voir et nous entendre cirer « arrêtez les contrôles et les expulsions » devant les cars de CRS à Esquirol ! Tout le monde s’arrête, c’est toujours un moment où des gens qui étaient sur le trottoir rejoignent la manif.

C’est un moment d’égalité : depuis quelque temps, c’est des femmes qui lancent les mots d’ordre, repris par tous. Ca ne pose de problème à personne, et surtout pas aux hommes ouvriers du rassemblement, respectueux du courage et de la détermination des femmes. On est loin du débat fumeux sur le voile. Chacun peut voir que la liberté, ce n’est pas ce qu’on sur la tête ou pas, mais bien ce qu’on a dans la tête.

C’est un moment de vérité qui bouscule les idées reçues : Les hommes et les femmes qui scandent : « on travaille ici, il faut les droit ici » tout le monde voit bien que c’est des ouvriers, des gens qui travaillent dur.

Les manifestants du Rassemblement, c’est des gens des quartiers populaires .
Ca interpelle, c’est comme si un voile se déchirait. Les gens sont là, dans la ville, ils badent, ils font les courses, et puis voilà le réel qui surgit, une vision du pays tel qu’il est : des gens comme eux, proches, qui se battent pour les droits pour tous. Ca les secoue : ils s’arrêtent, déchiffrent les panneaux, demandent les tracts.

C’est un moment d’égalité : c’est les ouvriers du Rassemblement qui distribuent les tracts, font le service d’ordre, arrêtent les voitures et discutent du trajet avec les policiers.
Certains portent les banderoles, d’autres portent les panneaux. Chacun a choisi le sien, c’est un point qu’il veut affirmer. On est venu en famille, avec les amis, pour se montrer et dire à tous ce qu’on pense important.

Le 5 février, plusieurs jeunes filles arabes ont rejoint la manif et ont repris avec dynamisme les mots d’ordre sur les droits des ouvriers. Chaque manif du rassemblement est différente, mais c’est toujours un moment spécial.