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Déclaration d’une étudiante pour le 22 mars

jeudi 25 janvier 2007

VOICI POURQUOI J’APPELLE TOUS LES ETUDIANTS
A PARTICIPER A LA JOURNEE D’AMITIE POLITIQUE ENTRE LES GENS DU PAYS,
LE JEUDI 22 MARS :

pour un pays uni, pour un pays pour tous, pour une politique de paix !

Depuis le début de l’année universitaire, on est à 5 étudiants du Mirail expulsés ! A chaque fois, il y a eu une forte mobilisation des autres étudiants. Ça fait chaud au coeur, mais les étudiants ont quand même été expulsés. Je vous propose de dépasser l’émotion, de réfléchir à comment prévenir les expulsions, agir avant l’arrestation.

1) Il faut comprendre que les arrestations et les expulsions des étudiants étrangers ne tombent pas du ciel. C’est seulement l’application de la nouvelle loi sur les étrangers, la loi SARKOZY/CESEDA, qui donne tout pouvoir à la police pour intervenir dans la vie des gens.

On le voit bien pour les étudiants : ils sont inscrits à la fac, ça veut dire que les professeurs ont estimé qu’ils ont les capacités pour poursuivre leurs études, mais la préfecture, elle, dit non. De quel droit ? Est-ce que c’est à la police de décider qui doit étudier ou pas ?
Pourtant, c’est ce qui se passe. C’est pourquoi ON NE PEUT PAS SE MOBILISER SERIEUSEMENT CONTRE LES EXPULSIONS SI ON NE SE BAT PAS CONTRE LA LOI QUI LES PERMET.

2) L’autre point très important, c’est la question des contrôles policiers. Beaucoup d’étudiants, français ou étrangers ont à subir les contrôles incessants, et humiliants parce qu’injustifiés.

Être jeune, être « typé », ce n’est pas des délits. Les trafiquants, les voleurs, ça n’est pas écrit sur leurs papiers, et s’ils sont en règle, ils ne seront pas inquiétés dans ces contrôles. Mais l’étudiant ou l’ouvrier sans papier seront traités en criminels, arrêtés, menottés, conduits au tribunal, mis en rétention et pour finir souvent expulsés. Les contrôles policiers servent à humilier, à persécuter, à terroriser les gens. Il faut les refuser !

3) On est tous des étudiants du pays, c’est ça qui compte.

Quand j’ai présenté mon projet dans mon pays, il a été accepté, et j’ai été encouragée à venir poursuivre mes recherches en France. En arrivant, je me considérais comme n’importe quelle autre étudiante du Mirail, je me pensais à égalité. Mais de suite, j’ai vu que les autres ne me considéraient pas comme ça : La réglementation est différente : Je n’ai pas droit à une bourse d’études, même en recherche, je n’ai pas droit au logement étudiant.... Sans famille, sans argent, sans logement, j’ai failli repartir.
Ça a été très dur, et j’ai perdu un trimestre d’études pour régler tous ces problèmes. Je ne m’attendais pas à ça, je pensais être accueillie. Et sans arrêt des réflexions, des tracasseries, des regards me font sentir étrangère. Et donc, je commençais à intégrer ça, à me considérer comme une étudiante pas comme les autres, avec moins de droits que les autres.

Et puis, j’ai rencontré des gens du « Rassemblement des Ouvriers sans papiers, Gens d’ici et leurs Amis » qui ont comme principe : « Qui vit ici est d’ici. Le pays, c’est tous les gens qui l’habitent. »
Ça m’a rappelé la parole du prophète qui dit : « Si tu vis 40 jours dans une communauté, alors tu es de cette communauté ».
Et j’ai changé, j’ai cessé de me voir par le regard des autres, et j’ai décidé que le temps que je vis ici, je suis d’ici, comme les autres.

4) Étudier, c’est un travail, c’est utile au pays. Au Rassemblement, nous insistons beaucoup sur le fait que les sans-papiers travaillent. Les études en fac, c’est un travail intellectuel, avec une production. Mais ça n’est pas vraiment reconnu, et la plupart des étudiants sont obligés de travailler en plus pour payer leurs études et vivre pendant ce temps.

Pour les étudiants étrangers, travailler en dehors c’est une obligation, parce qu’ils n’ont pas droit à une bourse. Bien sûr dans ces conditions, c’est difficile de réussir, mais pour les étrangers, pas de deuxième chance : s’ils n’ont pas leurs examens, la préfecture ne renouvelle pas la carte de séjour, et c’est le risque d’expulsion.
C’est ce qui s’est passé pour les 5 étudiants qui ont été expulsés cette année. Ils ont vaincu toutes les difficultés pour venir et étudier ici, mais une année ratée, c’est carrément le pays qui leur est fermé !

5) Tout le monde est concerné. Tous les étudiants doivent pouvoir étudier tranquillement, se consacrer à leurs études. Ce n’est pas possible si une partie d’entre nous sont sans cesse persécutés, soumis à la pression policière.

C’est pour ça que je vous propose de vous associer à la journée du 22 mars, pour marquer une amitié politique entre tous les gens du pays, les français et les étrangers, ceux qui ont les papiers et ceux qui n’en ont pas, les étudiants et les habitants des quartiers populaires.

Le Rassemblement des ouvriers sans-papiers, gens d’ici, et leurs amis

Les Collecifs pour la journée du 22 Mars

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