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Il faut défendre les enfants, c’est notre responsabilité.
dimanche 23 octobre 2011
IL FAUT DEFENDRE LES ENFANTS, C’EST NOTRE RESPONSABILITE.
Un Ministre de l’Intérieur qui accuse les « enfants d’immigrés » de faire baisser le niveau scolaire des autres,
Un Ministre de l’Education qui veut des l’âge de 5 ans trier les enfants entre ceux pour qui il n’y a « rien à signaler », ceux qui seraient « à risque » et ceux qui seraient « à haut risque »,
Des classes surpeuplées, la suppression des dispositifs d’aide comme les RASED,
Une politique de mépris des parents et des enfants (on a même vu des policiers enlever à des mamans Rom leurs bébés qu’elles allaitaient, sous prétexte que, devant mendier pour vivre, elles ne pouvaient pas s’en occuper !)
Voilà quelques exemples de la façon dont nos enfants sont considérés : comme des charges, des ratés, des inutiles, des futurs délinquants, « inassimilables » et dangereux.
Nous disons : Ca suffit ! Les enfants des quartiers populaires sont des enfants du pays. Nous refusons qu’ils soient exclus, méprisés, maltraités, discriminés. Nous sommes des habitants des quartiers populaires, adultes avec ou sans enfants, et nous avons décidé de prendre la parole pour défendre les enfants de nos quartiers, et au-delà, tous les enfants du pays. Parce que si nous, nous ne nous levons pas pour les défendre, pour leur permettre d’être fiers d’eux et de se construire un avenir, qui le fera ? Les enfants, c’est le pays en devenir : suivant comment on les traite et les forme, c’est déjà mettre en oeuvre le pays que l’on veut.
Nous nous sommes réunis et nous avons dégagé 4 points sur lesquels nous vous proposons de réfléchir, de discuter, et d’agir :
1°) Si des enfants sont en échec à l’école, ce n’est pas la responsabilité des parents : c’est à l’école que les enfants passent le plus clair de leur temps et c’est à l’école de faire le nécessaire pour permettre aux enfants d’apprendre dans de bonnes conditions. Il faut arrêter de culpabiliser les parents et les enfants en échec : si on dit sans arrêt à un enfant qu’il est nul, il ne va sûrement pas progresser. Si l’institution dénigre sans arrêt ses parents, le traite toujours lui et sa famille comme des étrangers, il aura beaucoup de mal à se sentir « intégré » ! Beaucoup d’enseignants se battent contre ça, mais ils ne peuvent pas tout : Il faut se mêler de ce qui se passe à l’école, pour que les enfants puissent y étudier correctement. Lécole est un lieu de vie et de formation, elle est à tous les habitants.
2°) Etranger, c’est un statut administratif. Même si certains d’entre nous ne sont pas français, nous sommes tous d’ici : on n’est pas étranger au pays, ni nous, ni nos enfants. C’est très important de penser cela, parce que la façon dont chacun se considère va modifier le regard des autres. L’état veut trier les gens, y compris les enfants, les habituer à l’idée qu’ils ne peuvent pas vivre ensemble, qu’ils ne peuvent pas s’entendre. Si on se pense étranger au pays, on prépare et on justifie la ségrégation. Français ou non, nous sommes tous d’ici, nous devons compter à égalité avec n’importe qui d’autre dans le pays. Affirmer cela permet d’éviter la mise à l’écart et les affrontements .
3°) On n’a pas à avoir honte de nous-mêmes. Il n’y a pas de honte à être pauvre, ni à avoir du mal à l’école, ni à être étranger ou à ne pas avoir de papiers en règle. Etre ouvrier, travailler durement pour nourrir sa famille, ne pas avoir de travail, ou être précaire, ce n’est pas honteux. Mais maltraiter des enfants, les insulter, les mépriser, cela oui, c’est honteux ! S’engager pour les enfants, pas seulement les siens, mais tous les enfants, pour qu’ils soient respectés et traités correctement, voilà un motif de fierté.
4°) Ce qui se passe, c’est de notre responsabilité. Si nous, les adultes, on ne se lève pas pour défendre les enfants, qui le fera ? Les attaques sont violentes, nombreuses. Beaucoup de parents sont dépassés, démunis, commencent à baisser les bras et à se désespérer. Beaucoup d’enfants se dégoûtent, pensent qu’ils n’y arriveront jamais, ne font plus d’efforts, ou se conduisent mal... Il est plus que temps de réagir ! C’est pour ça qu’on s’est réunis et qu’on a fait ce premier texte, avec les 4 points.
Ces 4 points sont des principes, des guides pour intervenir dans les situations concrètes. Mais ils sont aussi à discuter en tant que tels, pour que chacun s’en empare, prenne position et les fasse vivre. Nous nous sommes organisés pour mener une campagne là-dessus dans les quartiers, devant les écoles, les marchés, etc...Venez nous y rencontrer, discuter, y prticiper, voir ensemble comment faire avancer ces principes dans les situations concrètes. C’est le seul chemin pour devenir capables d’affronter la situation, et mettre en place un travail pour défendre les enfants ! C’est ce qui peut permettre à la jeunesse de se structurer de manière positive.
Ceux qui veulent le Pays pour Tous